La production de sucre projette de se multiplier dans la région Boeny à Madagascar. Une nouvelle usine est en cours d’ouverture et procède en ce moment à des essais techniques afin de pouvoir produire correctement ce type de marchandise. Les informations concernant cette démarche apparaissent aussitôt dans le journal de l’express Madagascar.
La consommation de sucre à Madagascar
Étant parmi les produits de première nécessité (PPN), la consommation en sucre à Madagascar est d’environ 160 000 tonnes par année, soit aux alentours de 7,6 kg par habitant par an, contre une production locale d’environ 100 000 tonnes avec 3 à 5 usines en marche. Il y a donc une balance déficitaire entre les deux valeurs.
Le pays est donc encore assez loin de l’autosuffisance tant souhaitée, surtout avec une grande partie de la production qui est déjà réservée à l’exportation. Madagascar se place encore loin derrière l’île Maurice avec sa production de 400 000 tonnes par an et La Réunion qui arrive à produire jusqu’à 200 000 tonnes de sucre par an.
Comme la population ne cessera pas d’augmenter dans les années à venir, l’apparition d’une nouvelle usine sucrière est, par conséquent, un projet du plus intéressant et une solution adéquate qui pourra prévenir d’éventuelle rupture de stock par rapport à la consommation de cette marchandise.
Voici un petit tableau des objectifs minimaux de la consommation de sucre projetée afin que le pays puisse arriver à la situation d’autosuffisance.
Année | Population de Madagascar | Autosuffisance si la consommation par habitant reste constante |
---|---|---|
2030 | 35 millions | 270.000 tonnes |
2060 | 67 millions | 510.500 tonnes |
En 2030, Madagascar devrait donc tripler sa production actuelle de sucre.
Un nouveau usine de sucre dans la région Boeny
Depuis 2018, une mini-sucrière a été installée à Mahajanga II sur Antanamifafy dans la commune d’Ambalakida. L’infrastructure ainsi que tous les matériels pour la production ont déjà été déployés à cette époque afin de porter renfort aux autres sucrières qui sont déjà en marche en ce jour. Toutefois, en raison de l’apparition soudaine de la crise sanitaire liée à la situation du Covid-19, l’usine n’a pas pu ouvrir ses portes selon son calendrier initial.
Dernièrement, comme tout commence à revenir dans l’ordre, les promoteurs de ce projet décident également de reprendre les démarches qui ont été suspendues. Une réunion s’est mise en place au bloc administratif à Ampisikina pour parler des détails de cette réouverture. Les personnes qui étaient présentes là-bas sont :
● Mme Mbolanirina Lambo Nadia, au titre de Directeur Régional du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation; ● Mr Prem Prakash, un investisseur indien qui sera le futur dirigeant de la sucrerie et également représentant de l’Apollo International Ltd ; ● Mr Mokhtar Andriantomanga, Gouverneur de la région Boeny ; ● Un responsable du Centre Malagasy de la canne à sucre.
Ce projet se marie parfaitement au cadre de développement rural, il pourra augmenter ainsi la production de sucre tout en amenant une création d’emploi au niveau de la région. Il est à noter qu’il s’agit d’un projet d’appui soutenu financièrement par l’Union européenne et l’Organisation des Nations Unies.
Antanamifafy : Champ d’expérimentation du projet de l’usine sucrière
Un champ de 1 ha a été mis en place à Antanamifafy Mahajanga II pour servir de champ test à la plantation des cannes à sucre. 48 variétés de ce dernier ont été plantées afin de pouvoir détecter le meilleur choix de produit à considérer pour le Projet d’Appui au Renforcement des Capacités du Centre Malgache de la Canne et du Sucre (PARC-SMSC).
Malgré les différentes conditions climatiques qui se sont succédé, jusqu’à présent, la plantation reste intacte et se multiplie saison après saison. Mais à part ce 1 ha de départ, d’autres terrains seront également aménagés afin de pouvoir multiplier les différentes variétés plantées.
Essais techniques et plan de production
Après des années d’inactivité, les machines ont besoin d’être entretenues. Pour cela, des travaux de maintenance seront effectués et dureront aux alentours de 3 semaines avant que l’industrie ne puisse reprendre ses activités.
Pour l’instant, l’usine envisage une production de 5 tonnes de sucres par jour si les hypothèses posées lors du test sont bien respectées. En fait, il faut une production de 150 ha de canne à sucre pour pouvoir atteindre cette quantité visée. Avec un terrain de moins de 50 ha, il faudra donc planter la matière première deux fois de suite durant toute l’année.
Le but de ce projet est de couvrir une grande majorité de la consommation régionale de sucre et aussi d’entraîner une création d’emploi directe pour la population locale. La mise en marche de cette usine n’apporte donc que du bien sur l’économie de cette région.
Madagascar est un pays qui est fort en termes de production de matières premières, et cela n’est pas inconnu de tous. La création de cette sucrière tombe bien surtout pour les autochtones, puisqu’ils vont pouvoir jouir et bénéficier de tous les avantages de la génération d’emplois dans les environs de Majunga. Car à l’heure actuelle, la situation du pays, dans la plupart des provinces et villes est inquiétante, étant donné que le coût de la vie ne cesse d’augmenter. Toutefois, cette sucrière reste très intéressante au niveau de l’économie de Majunga.