La tempête tropicale « Jasmine » est entrée du côté du Canal de Mozambique et touche terre sur la zone sud de Madagascar dans l’après-midi du 26 avril vers 17 h. Sortie en mer, dans la matinée du mercredi, elle laisse derrière elle des dégâts inestimables sur la ville de Tuléar et ses alentours. Comment la population a-t-elle vécu cette situation ?
Madagascar, cible privilégiée des tempêtes tropicales
La saison cyclonique 2021-2022 s’annonce compliquée pour l’île rouge. Une série de mauvais temps s’abat sur la grande île en laissant l’un après l’autre des ravages sur son passage avec plus de 300 victimes recensées.
- En mi-janvier, le cyclone Ana a fait surface et débute la période de cette saison cyclonique.
- Du 5 au 6 février, c’est au tour du cyclone tropical intense Batsirai avec des vents extrêmement violents et des dégâts matériels importants.
- Le 15 février, Dumako, classé comme tempête tropicale modérée, a traversé la partie nord de Madagascar.
- Dans la nuit du 22 au 23 février, Emnati a touché terre sur la partie sud-est.
- Le 7 au 8 mars, Gombe a été observée dans le Nord.
- Et pour finir, il y a le cyclone Jasmine qui occupe la sixième place.
Une forte dorsale subtropicale explique cet impact assez exceptionnel. Durant cette période, les cyclones suivent la direction pleine ouest en partant du bassin principal de l’Océan Indien. Ce qui augmente le risque de toucher la côte est de Madagascar. D’ailleurs, cette théorie fait parler d’elle-même avec l’apparition des 5 premiers cyclones. Toutefois, l’arrivée de Jasmine montre que la partie ouest n’est également pas à l’abri de ces catastrophes naturelles.
Alerte rouge pour la ville de Tuléar
De la sécheresse à l’inondation, il est clair que la population vit assez mal l’arrivée de la forte tempête tropicale Jasmine. La montée des eaux et les perturbations de la mer inquiètent tout autant que la pression du vent qui s’abat sur toute la côte sud. Saint-Augustin, la commune d’Anakao ainsi que Soalara-Sud sont fortement secoués dès l’entrée de la tempête. D’autres districts comme Ampanihy, Benenitra, et Ankazoabo ont également reçu des avis de menaces.
L’alerte rouge a été déployée sur toute la région interdisant fortement toutes sortes d’activités extérieures durant le passage du cyclone.
Selon les informations du Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC), des personnes ont été directement déplacées de leur foyer vers le gymnase couvert de Toliara pour s’y réfugier. On recense également plusieurs victimes dont leurs maisons ont été endommagées ou même emportées par la forte activité du vent.
Des vents violents et des fortes pluies dans le Sud
Le temps a été maussade depuis la journée du samedi. Le cyclone Jasmine entre au niveau de Saint-Augustin dans la ville de Tuléar II. Avec un vent moyen de 80 km/h, il apporte des rafales de vent qui vont jusqu’à 100 km/h pendant la soirée du mardi. Dès son approche, la zone sud est assujettie à plusieurs sortes de perturbations telles que des pluies interminables et à la montée des eaux.
Plusieurs dégâts matériels ont été enregistrés durant cette nuit à cause de l’activité du vent. Des maisons détruites, des arbres et des poteaux arrachés se rencontrent presque partout. Les portails en aciers, les panneaux et les tôles des toitures sont entraînés et s’éparpillent sur les routes.
Dans la commune rurale d’Anakao Gaston, à une vingtaine de kilomètres de Saint-Augustin, plusieurs infrastructures sont également détruites dont font partie les salles de classe.
Des morts et des disparus annoncés
Un décès a été recensé assez tôt à Mahavatse dans la ville de Tuléar. Le jeune homme est tombé en tentant de renforcer la toiture de sa maison. Puis, il est mort une fois arrivé à l’hôpital. Du côté d’Ambohitsabo, trois pêcheurs ont disparu pendant qu’ils essayaient de garer leurs pirogues en voyant l’arrivée du mauvais temps. Puis à Akiembe, une zone en bord de mer, deux autres pêcheurs sont également portés disparus depuis la matinée de la tempête.
Les grosses pluies et les vents se sont succédé en emportant toutes les infrastructures fragiles du coin. Pas étonnant que cette tempête tropicale ait fait des victimes sur son passage. De plus, les habitants annoncent qu’ils n’étaient pas suffisamment prêts pour accueillir l’arrivée de cette calamité. D’autres affirment même qu’ils n’ont pas été assez informés de la gravité de cette situation.
Néanmoins, il n’a pas fait plus de dégâts que le Haruna du février 2013 (le dernier cyclone le plus violent qui a touché cette région). Rappelons que ce dernier a fait beaucoup plus de dégâts matériels et de pertes humaines.
Bilan général du passage de Jasmine
Au fur et à mesure que les données parviennent dans les mains du BNGRC, les dégâts s’annoncent de plus en plus amples. Voici quelques chiffres reçus du bilan de cette catastrophe naturelle :
- 5 morts,
- 7 disparus,
- 2246 sinistrés,
- 5 maisons détruites,
- 302 cases endommagées,
- 37 salles de classe détruites,
- 114 salles de classe endommagées,
- 6 964 élèves privés de cours.
Et à part cela, il y a les divers dégâts dont on a parlé un peu plus haut comme les arbres tombés qui coupent les routes, les panneaux et les poteaux électriques.
Le cyclone Jasmine a été un phénomène assez inhabituel pour les habitants de la cité du soleil. Et malgré les pertes physiques et matérielles enregistrées, espérons que les habitants pourront aussitôt reprendre leurs activités journalières et leur vie d’avant la venue de la tempête.