Le président de la République de Madagascar Andry Rajoelina annonce lors d’une conférence de presse le 25 avril au palais d’État Iavoloha que les salaires des fonctionnaires seraient très bientôt assujettis à une hausse. Avec ces paroles, il a également précisé que le taux d’augmentation serait divulgué ultérieurement. Entre-temps, il va discuter du cas des salariés privés avec les premiers responsables.
Une augmentation de salaire devant une hausse générale des prix
Derrière cette heureuse nouvelle pour les salariés, le Chef d’État a également précisé qu’en ce moment, une hausse de prix sera également enregistrée du côté des produits pétroliers. Et quand le prix du carburant va monter, il est évident que cela va se traduire par une hausse générale des prix. Le conseil des ministres du 30 mars a rapporté que les produits alimentaires vont également devenir de plus en plus chers, le prix du baril va de toute évidence apporter plusieurs sortes de changement sur la vie quotidienne de la population.
Cette augmentation de salaire est donc une sorte d’anticipation afin de compenser l’inflation à venir qui a un taux prévisionnel de 6,3 %.
Cette décision est prise afin de calmer un peu la situation sociale qui est déjà assez tendue à cause de ce que la population a vécu ces dernières années. « Nous devrons nous entraider sans abuser de la situation actuelle et défendre la population et le bien commun », a ajouté le Président Andry Rajoelina à son discours.
Inquiétude vis-à-vis du comportement du marché
Si d’une part, l’augmentation de salaire se présente comme une bonne nouvelle, il constitue une crainte pour d’autres observateurs. En fait, ils ont peur de l’impact que cela peut provoquer sur le marché en général. Certains marchands pourraient même en profiter pour accroître le prix de leurs produits dans le même contexte. Et même si des plafonds de prix sont fixés pour les produits de première nécessité (PPN), beaucoup d’autres produits ne sont pas concernés. Et ce sont ces derniers qui risquent de s’envoler à des prix inflationnistes. C’est sûr que le coût de la vie quotidienne ne va pas aussi cesser d’accroître. C’est pourquoi beaucoup se demandent si cette hausse promise pourrait arriver à combler ou même à alléger la tournure que vont prendre les tarifs généraux sur le marché dans très peu de temps.
Les décisions concernant le secteur privé
Le Président a également déclaré vouloir s’entretenir avec les partenaires sociaux pour le cas d’ajustement des salaires dans les secteurs privés. Avec les membres du Conseil National du Travail (CNT), ces derniers ont fixé une hausse de salaire maximale de 9,9 %. L’État en est déjà informé. Néanmoins une rencontre entre les deux parties se fera encore afin d’aligner l’augmentation globale de la masse salariale. « C’est une grande surprise pour nous d’avoir entendu que le Président Andry Rajoelina demande une rencontre avec les partenaires sociaux… », a déclaré le Président du Groupement des Entreprises Franches Hery Lanto Rakotoarisoa. Il ajoute qu’une compensation pour les entreprises devrait aussi être réfléchie parallèlement à cette augmentation de salaire.
Ce 1er mai 2022, le Chef d’État communique son approbation vis-à-vis de ce taux d’augmentation. Il précise par contre que le salaire minimum dans les secteurs privés qui devraient passer
- de la valeur de 200 000 Ar (47 euros)
- à la valeur de 220 000 Ar va au final s’étendre à 250 000 Ar (59,50 euros).
- Il a aussi ajouté que la différence sera assurée par l’État.
Une nouvelle qui va faire réjouir les agents du secteur privé qui ont connu le dernier réajustement de salaire à l’année 2019.
Néanmoins, le président du groupement des entreprises (GEM) répond assez vite à cette annonce en avançant que tout dépendra de la manière dont cette augmentation sera mise en œuvre. Il ajoute que si l’État tient parole et respecte l’accord signé avec les partenaires sociaux, ces derniers n’y trouveront aucun inconvénient.
Une joie non mesurée pour les agents de la fonction publique
À la dernière réunion des membres du bureau de la Solidarité syndicale de Madagascar (SSM), ces derniers ont réclamé un taux d’augmentation de 30 %, une valeur qu’ils ont proposée depuis le mois de novembre.
Depuis la première annonce concernant cette hausse de salaire, les fonctionnaires attendent impatiemment la suite des décisions. Certains même se sont demandé si cette différence va être conséquente ou seulement symbolique par rapport à leur salaire actuel. L’heure tant attendue vient d’arriver. Le Président Andry Rajoelina divulgue enfin le taux de la hausse des salaires pour les fonctionnaires dans ce communiqué du 1er mai. Cette valeur va varier de 5 à 25 % selon la rémunération de chacun. En fait, les agents qui touchent un salaire minimum seront privilégiés par la hausse de 25 %, contre 5 % pour ceux qui ont des salaires plus élevés.
La situation des fonctionnaires à Madagascar n’est pas inconnue de tous. Puisque par rapport à ceux qui travaillent dans le privé, ils restent assez négligés. Toutefois, il se pourrait que cette situation change. Mais durera-t-elle, et même si la hausse aura lieu réellement, couvrira-t-elle les charges des fonctionnaires, qui plus est, à l’heure où l’on parle, le coût de vie du pays demeure très élevé.